Jésus. La souffrance. La création.Jésus. Pendant très longtemps j'ai voulu traiter ce thème sans savoir comment procéder, vers quelle direction me tourner. Je viens de commencer. Je descends très profondément dans moi. Je cherche. La terre se laisse manipuler par mes mains plus facilement que le dessin. A voir. A sentir.
La terre parle mieux. Je veux aller encore plus loin. La source de la souffrance est énorme...
La pièce ne me quitte pas, je cogite et du coup je décide d'ajouter un peu plus de la hauteur. Je me rends compte que je sais exactement ou je veux aller. Maintenant, il faut voir comment ça avance.
Parallèlement, je fais un autre Jésus. C'est une nécessite constante de comparer et de reposer le regard...
Une amie me parle de la dignité. Oui, je veux faire transparaître la dignité.
J'agrandies le buste, car il manque de la hauteur...
J'hésite, je ne sais toujours pas s'il faut faire les bras...
Ça me tente, mais en même temps ce
n'est pas le but pour cette
pièce là. Je m'arrête...
Je fais encore un autre Jésus. Cette
fois-ci, la tête en haut. Comme si il se plaignait à son
Père de l'avoir oublié.
Ah, l'anatomie... Je me rends compte que c'est
extrêmement important de la connaître pour pouvoir l'ignorer...
Si Jésus a pris toute la souffrance de
l'humanité, que devient la souffrance de chacun de nous?
Devient-on petit devant la douleur des autres?
J'entends
Aznavour aujourd'hui qui dit que sa poésie à lui c'est la poésie de la rue, donc ce n'est pas la poésie.
La sculpture alors? La souffrance que la sculpture traduit... Peut-elle être poétique? Surtout que j'ai la prétention de me diriger vers la sculpture de la rue...
Toujours des grands mots... Un jour je ferai Christ en entier. Ces
pièces resteront des croquis précieux.